EUROPE : Pas de croissance en 2023, mais de l’inflation
lundi 14 nov. 2022, source : Investir, le Journal des Finances
L
a Commission européenne vient de publier
ses prévisions économiques d’automne. Elles
ne sont pas rassurantes. La croissance économique va quasiment
être nulle en 2023. Le PIB de la
zone euro n’augmentera que de
0,3 % sur l’ensemble de l’année
(+ 1,4 % prévu en juillet) après une
hausse de 3,2 % en 2022. Et encore,
ce faible gain ne sera possible que
grâce à un restockage équivalent à
1,3 % du PIB ! L’inflation, elle, va
demeurer élevée avec + 6,1 %, à
peine moins que les 8,5 % de cette
année. Ce type de régime, croissance nulle et forte hausse des
prix, s’appelle une stagflation (stagnation-inflation).
L’économie allemande sera la
plus affectée. Elle connaîtra une
récession de 0,6 % (comme la
Suède) et une flambée des prix
de 7,5 % ! Ce n’est guère étonnant
car elle est très sensible au cycle
mondial et au choc des prix de
l’énergie (part élevée de l’industrie). La France, elle, résistera
mieux, avec une hausse prévue
de 0,4 % du PIB et de 4,4 % de son
indice des prix à la consommation. Les deux pays subiront
une augmentation du taux de
chômage de 0,4 point, à respectivement 3,5 % et 8,1 %. La situation
allemande demeure enviable sur
ce critère. La tendance sera identique pour l’ensemble de la zone
euro (+ 0,4 point, à 6,6 %).
Face à cette faiblesse conjoncturelle, les déficits publics vont
de nouveau croître, certes modérément (de 0,2 point, à 3,7 %, en
2023). Cela n’empêchera pas un
repli de la dette publique de
1,3 point, à 92,3 % du PIB, l’année
prochaine, car le déficit structurel continuera de se réduire (de
0,2 point, à 3,4 % du PIB).
RÉFORME DU PACTE
Le ratio élevé de dette publique
montre à quel point le pacte de
stabilité et de croissance est
caduc. Il a d’ailleurs été suspendu
lors de la pandémie de Covid-19
avant d’être réformé. Mercredi, la
Commission a rendu sa copie :
davantage de liberté, des sanctions plus faibles, plus crédibles
et plus souvent appliquées. Voici
en quelques mots la réforme
présentée par Bruxelles.
Les Etats membres rendront
publique une trajectoire budgétaire de quatre ans. Plus un Etat
sera endetté, plus la Commission
européenne sera patiente. Ces
pays bénéficieront ainsi de quatre
années pour s’ajuster et faire
fléchir leur dette. La Grèce et l’Italie seront dans cette situation. La
France, dans une position délicate
mais pas dramatique, dite « modérée », aura un délai de grâce de
seulement trois années.
Du côté des sanctions, elles seront
donc plus faibles et pas automatiques. Seul le Conseil européen pourra les instaurer après
échanges avec les gouvernements
des pays concernés. Ces éléments
seront soumis à des textes au
début de l’année prochaine. Les
ministres des Finances de l’Union
européenne devront les valider.
Ensuite, seulement, le Conseil des
chefs d’Etat et de gouvernement
européens pourra les adopter.
Enfin, le Parlement européen se
prononcera.
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