Dividendes du CAC 40 : 50 milliards d'euros pour les actionnaires!
jeudi 14 mars 2019, source : LeRevenu
C’est un record historique
pour le CAC 40. La
barre des 50 milliards
d’euros de dividendes
versés par les ténors de la cote à
leurs actionnaires devrait être
franchie cette année, selon la
base de données Factset. C’est
un chiffre en augmentation de
9,7% environ par rapport à
2018. La tendance est à la
hausse depuis plusieurs exercices.
Lors de la crise qui avait
suivi l’effondrement de Lehman
Brothers, les dividendes étaient
tombés à moins d’une trentaine
de milliards d’euros, en 2009. La
remontée observée depuis correspond
à l’amélioration de la
profitabilité des entreprises.
Elle s’est effectuée sans que le
taux de distribution des bénéfices
des sociétés explose
(48% cette année en moyenne).
Quant au rendement moyen de
l’indice, il s’établit à 3,2%.Les bancaires rassurent
Selon nos pointages, aucune société
du CAC 40 ne baisse son
dividende cette année (en 2018,
il y en avait eu deux : Engie et
Carrefour). Quatorze d’entre
elles le maintiennent à leur
niveau de l’an dernier et vingttrois,
soit plus de la moitié, l’augmentent.
Nous attendons en core
les chiffres de Das sault Systèmes,
Hermès et Pernod Ri card
(ce dernier pour cause d’exercice décalé) mais nous n’anticipons
pas de mauvaise surprise.
D’année en année, le constat
se vérifie : les dividendes se révèlent
très robustes dans la
durée alors que les cours de
Bourse et les résultats peuvent
se montrer volatils. Pour une société
cotée, couper le dividende
revient à envoyer un signal très
négatif aux investisseurs. Pour
maintenir sa distribution dans
les périodes difficiles, elle n’hésitera
pas à puiser dans ses réserves,
voire à proposer l’option
de paiement du dividende en
titres. Ce n’est donc pas une surprise
si les entreprises du
CAC 40 dont le résultat net de
l’exercice écoulé a baissé verseront
cette année un dividende
égal à celui de 2018. C’est le cas
de Capgemini, Michelin, Renault,
Valeo et Sodexo. Sur la
voie du redressement, Carrefour
propose l’option du paiement
de son dividende en actions,
à l’instar d’Atos, Société
Gé nérale et Publicis. Saint-Gobain,
qui a vu son profit net s’effondrer
de 73% l’an dernier
pour cause de dépréciations
d’actifs, augmente son dividende
de 2,3%. Toujours en
proie aux interrogations sur
leur modèle, les bancaires françaises
– Société Générale, Crédit
Agricole et BNP Paribas –
ont aussi envoyé un message de
confiance en se calant sur un
taux de distribution de 50%.
Les actionnaires pas
suffisamment fidélisés
La logique voudrait que la progression
du dividende corresponde
peu ou prou à celle du
résultat net (hors éléments exceptionnels).
C’est le cas cette
année pour Danone, LVMH,
L’Oréal, Legrand, Vinci, Schneider
Electric et Veolia Environnement.
Mais la corrélation est
loin de toujours se vérifier. Pour
Kering, dont le bénéfice net récurrent
a augmenté de 49% l’an
dernier, la hausse du coupon
ressort à… 75%. Dans le cas
d’Airbus, la progression du coupon
(+10%) est presque trois
fois inférieure à celle du résultat
net (+29%). À l’inverse, le
doublement du dividende d’Arcelormittal
peut sembler disproportionné
au regard de la
hausse du profit (+13%). Mais
l’aciériste reprend progressivement
une politique de distribution
après une période de
vaches maigres.
Comme l’an dernier, les «extras
» pour fidéliser les actionnaires
se développent peu. Seulement
sept sociétés du CAC 40
versent un acompte sur dividende
: Engie, Hermès, Kering,
LVMH, Unibail-Rodamco-Westfield,
Orange et Vinci. Trois autres
paient leur coupon sur une
base trimestrielle : STMicroelectronics,
TechnipFMC et Total.
Quatre entreprises of frent
une majoration du dividende de
10% pour tout actionnaire inscrit
au nominatif depuis au
moins deux ans : Air Liquide,
Engie, L’Oréal et Sodexo.
N’oubliez pas que le jour du
détachement du dividende, le
cours s’ajuste du montant du
coupon détaché. Ce mécanisme
s’explique par la perte de valeur
de la société qui distribue
une partie de sa trésorerie. L’action
rattrape cette perte plus ou
moins vite selon les conditions
de marché. Pour avoir droit au
dividende, il faut détenir l’action
la veille du détachement.
Olivier Dauzat
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